Wellington Hunting

Publié le par gg

 

 

Wellington, vendredi 6 juillet 2007, Downtown Backpackers

Chambre 301, début d'après-midi, je suis comme une petite reine, pour une fois toute seule dans mon dortoir prévu pour 6. Ca ne durera pas.

De retour d'une ballade venteuse et revigorante sur les hauteurs de la ville, un jeune et altier maori m'accueille dans le dortoir (j'avais avalé la mention mixed du dorm !). On se salue, grand sourire quand il apprend que je suis française, la french touch a parfois mais rarement son charme. Il m'interroge, très intéressé, sur mes impressions de voyage, où je vais,... Je rentre en France pour la reprise de la Cup parait-il. Ah bon, laquelle ? S'agit-il de rugby ou de course de voiliers ? J'acquiesce tout de même avec un air entendu.

22 heures, le Maori s'est multiplié et deux autres jeunes gaillards font leur bruyante, expressive et joyeuse apparition. De mon coté, pyjama et cheveu mous, je savoure L'usage du monde de Nicolas Bouvier, quand progressivement mon attention est attirée par des préparatifs un peu spéciaux : une chasse, nocturne, s'organise. Le rituel est joyeux, ponctué de nombreux  " fuckin" dans un sabir anglo-maori. Les trois gaillards testent leur tenue, commentent le jean de l'un, se defroquent pour en passer un autre... sous mes yeux régalés. On change de t-shirts, s'asperge abondamment de lourds parfums. Cela doit faire partie de la stratégie prédatrice. Puis, la bouteille de Cognac Hennessy, vide aux 9/10iemes, circule de mains en mains, arrachant grognements et commentaires. C'est ensuite le tour du pot de gel destiné à  dresser les cheveux en épis, crètes, camouflage capilaire ? Ils jettent de temps en temps un coup d'oeil à la forme lisante, par ailleurs le seul point de lumière de la pièce, m'interrogeant sur ma lecture et l'approuvant d'un imperceptible lever de sourcils.

Le moment du départ approche, les voix se font plus conquérantes, on se retouche une dernière fois devant le miroir. La panoplie semble opératoire. Quelle peut donc bien être cette chasse : à la grue, eu égard aux crètes de cheveux ? à la dinde comme pourrait l'indiquer les gonflements de gorge et de pectoraux ? Je sens qu'il y a du gallinacée là-dessous. La troupe s'ébranle enfin.

1 heure du mat : sans un bruit, un quatrième luron s'installe pour dormir.

2 heures du mat : de même, tout en douceur, un cinquième dormeur complète le dortoir, me voilà donc bien entourée, seule petite frenchie !

3 heures du mat : 2 des chasseurs sont de retour, quelques éclats de voix les trahissent. Je ne sais si pourtant la chasse a été fructueuse...

4 heures 10 (je me lève officiellement dans 2 heures ...) : le dernier chasseur rentre, sourire aux lèvres et nouvelle bouteille  au trois quart eclusee a la main, s'installe au dessus de mon lit : bruits d'ours dans une caverne, vire draps et couvertures. Il m'avait prévenu : "You know, we are rude people !". Tous s'endorment progressivement, il ne me reste qu'à faire de même.

Ce fut mon experience la plus "au contact" des premiers neozelandais. Et reconnaissons le , c'est eux qui m'ont globalement reserve l'accueil le plus chaleureux au sein d'une population tout de meme tres anglaise : sourires d'une maman, son bebe dans les bras,
de demi charclos s'amusant avec roublardise a m'effrayer sans succes,d'un jeune homme m'indiquant mon chemin et me conduisant meme a destination  tout en discutant,...

 

Au fait, avez-vous identifie

la volaille, objet de cette

chasse ?

 

 

 



Publié dans hanoivietnam

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G
<br /> Elle aurait bien joué la dindasse la Géraldine !<br />
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J
Quand même , à peine galant ces maoris de montrer si peu d'intérêt à une si gentille petite frenchie ................Bises
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